Le géant des nouvelles Technologies a annoncé ses résultats financiers pour le dernier trimestre calendaire 2022. Microsoft affiche des résultats contrastés portés par le cloud mais lourdement impactés par le déclin des ventes de PC.
Bien qu’en demi-teinte, les résultats financiers de Microsoft pour son au quatrième trimestre 2022 ont plutôt rassuré Wall Street. Microsoft avait d’ailleurs annoncé la semaine dernière se séparer de 10.000 emplois, soit 5% de ses effectifs réguliers, entraînant un rebond immédiat d’une action qui avait quelque peu chuté.
Ces dernières semaines, l’action avait notamment été chahutée alors que certains analystes tablaient sur un fort ralentissement des activités Cloud. Un ralentissement qui n’est cependant pas aussi important que ce que craignaient les plus pessimistes.
Ainsi, fin 2022, Microsoft affichait un Chiffre d’Affaires de 52,75 milliards de dollars (en augmentation de 2% par rapport à l’année dernière mais inférieur aux prévisions de Wall Street qui tablaient sur 53 milliards de dollars).
Les bénéfices nets s’élèvent à 16,43 milliards de dollars (alors que Wall Street tablaient sur 16,2 milliards). Des bénéfices largement en baisse (-12% par rapport à Q2-2022). Mais qui s’expliquent en partie par 1,2 milliard de dollars ajoutés aux lignes de charges sur cet exercice pour couvrir les dédommagements des licenciements et la réorientation de sa stratégie hardware.
L’effondrement des ventes de PC chez Microsoft
Il est vrai que beaucoup d’indicateurs sont subitement passés au rouge vif. C’est particulièrement vrai pour la division Windows terriblement impactée par l’effondrement des ventes de PC. Ainsi les revenus OEM de Windows chutent de 39% par rapport à l’an dernier ! Spectaculaire ! Et terrible pour toute la division "More Personal Computing" du groupe (qui comprend Windows, Bing, Surface, Xbox) d’autant qu’avec un CA de 14,2 milliards de dollars (soit une baisse de 19% par rapport à Q2-2022) la division affiche des revenus significativement inférieurs à la fourchette de 14,5 à 14,9 milliards anticipée par Microsoft…
Pour assombrir encore le tableau de la division "More Personal Computing", les ventes d’appareils (essentiellement les gammes Surface et Hololens) affichent 34% de baisse, les revenus des contenus et services Xbox baissent de -12% et les services Microsoft 365 pour le grand public perdent 2%.
Un Cloud sauveur
Mais une nouvelle fois, c’est bien le Cloud qui vient sauver l’éditeur. Ici, à l’inverse de la division "More Personal Computing" tous les indicateurs sont au vert.
Azure affiche une croissance de 31% (qui a de quoi rassurer Wall Street même si elle traduit un ralentissement de la croissance d’un marché qui a gagné en maturité).
Et la division "Productivité & Business Processes" affiche un CA de 17 milliards de dollars avec Microsoft 365 Entreprise qui améliore ses résultats de 7% et Dynamics 365 qui affiche une jolie croissance de 13%.
Regroupés ensemble sous l’appellation "Intelligent Cloud" (qui n’est pas une division au sein de Microsoft mai un assemblage virtuel financier), l’intégralité des revenus Cloud s’élèvent à 27,1 milliards de dollars sur ce trimestre, en croissance de 22% par rapport à l’an dernier. Dit autrement, le Cloud représente bien désormais plus de la moitié des revenus de Microsoft.
Satya Nadella déchiffre ces résultats mitigés en expliquant que "tout comme nous avons vu les clients accélérer leurs dépenses numériques pendant la pandémie, nous les voyons maintenant optimiser leurs dépenses. Les entreprises font également preuve de prudence en raison de l’incertitude macroéconomique". Mais il termine cependant sur des notes plus positives quoique à long terme : "Les entreprises cherchent aujourd’hui à réaliser des économies (…) mais une fois ces optimisations réalisées ils se lanceront dans de nouveaux projets". Il entrevoie surtout un nouvel axe de croissance qui justifie les investissements réalisés dans OpenAI et le partenariat renouvelé cette semaine : "La prochaine grande vague d’informatique est en train de naître alors que nous transformons les modèles d’IA les plus avancés du monde en une nouvelle plateforme informatique.". D’après un article de Loïc Duval.